Soutenance de thèse / Iris VALDEZ (10 avril 2025)
Iris Caroline VALDEZ ACHUCARRO soutiendra sa thèse de doctorat le jeudi 10 avril 2025, à 9h30, salle du conseil, située au premier étage du bâtiment A, sur le Campus Carlone, Université Côte d’Azur, à Nice.
Dynamiques socio-écologiques et perceptions locales face à la fragmentation forestière : étude de cas dans l’écorégion du Pantanal paraguayen
Ce travail a été réalisé sous la direction de Julien Andrieu (Professeur, Université Côte d’Azur, UMR 7300 ESPACE) et de Stéphane Bouissou (Professeur, Université Côte d’Azur, UMR 7300 ESPACE).
Le jury sera composé de :
- Marion AMALRIC, Professeure des Universités, Université de Tours (rapporteur)
- Damien ARVOR, Chargé de recherche, CNRS, UMR LETG, Rennes (rapporteur)
- Lucile MEDINA, Professeure des Universités, Université Paul Valéry – Montpellier 3
- Giovanni FUSCO, Directrice de recherche, CNRS, Laboratoire ESPACE, Directeur de thèse
- Alberto YANOSKY, Chargé de recherche, Universidad Nacional de Asunción
- Stéphane BOUISSOU, Professeur des Universités, Université Côte d’Azur, Laboratoire ESPACE (co-encadrant)
- Julien ANDRIEU, Professeur des Universités, Université Côte d’Azur, Laboratoire ESPACE (Directeur de thèse)
Résumé :
À l’échelle mondiale, la déforestation provoque des perturbations socio-économiques et environnementales. Elle entraîne la perte de ressources naturelles, telles que les espèces forestières et les plantes médicinales, affectant diverses industries. Elle contribue également à l’intensification des événements climatiques extrêmes, à la perte de biodiversité et à l’augmentation des zoonoses. L’écorégion du Pantanal paraguayen (EPP), qui fait partie de l’une des plus grandes zones humides d’eau douce et d’un écosystème riche en biodiversité, bien que largement inexplorée, n’échappe pas à ces défis. Reconnue comme site Ramsar et zone clé pour la conservation des oiseaux, cette écorégion subit diverses pressions, principalement dues aux changements dans l’utilisation des sols, ce qui l’a conduite à figurer sur la Liste rouge des écosystèmes menacés de l’UICN. Comprendre l’impact de ces changements sur la configuration paysagère est nécessaire pour élaborer une gestion territoriale durable et promouvoir la conservation de la biodiversité. Cette thèse a pour objectif d’analyser la dynamique paysagère de l’EPP entre 1987 et 2020, ainsi que les perceptions des différents acteurs à son sujet. Les objectifs spécifiques sont : a) évaluer l’évolution de la couverture du sol entre 1987, 2004 et 2020 ; b) analyser la configuration paysagère résultant de ces changements ; et c) étudier les perceptions des acteurs concernant l’évolution de l’espace et du climat. Pour atteindre ces objectifs, nous avons mené une analyse diachronique des images satellitaires Landsat afin de suivre l’évolution des usages du sol, et utilisé des métriques de l’écologie du paysage pour évaluer la configuration paysagère. Parallèlement, une analyse lexicométrique et de contenu des entretiens semi-directifs a permis de mieux comprendre les perceptions des acteurs locaux et institutionnels ainsi que les impacts des changements observés. Quatre classes de couverture du sol ont été identifiées : forêt, zones inondables, pâturages et cultures, et plans d’eau. Les résultats montrent une pression croissante sur le système socio-environnemental, avec une déforestation totale de 9 119 km² (30,1 %) entre 1987 et 2020. Ce phénomène a été plus marqué entre 2004 et 2020, avec 5 946 km² (19,6 %) convertis en pâturages et cultures, contre 3 014 km² (9,9 %) entre 1987 et 2004. Les changements ont été accentués par l’intensification de l’élevage et l’expansion agricole, notamment dans le sud-ouest. Bien que la déforestation ait eu lieu, la connectivité structurelle des habitats est, pour l’instant, conservée. En effet, un ensemble continu de forêts et de zones inondables reste spatialement connecté, couvrant 34 797,7 km² en 2020. Les perceptions des différents acteurs révèlent une prise de conscience variée des impacts environnementaux et des défis du territoire. Les acteurs institutionnels reconnaissent unanimement les processus de déforestation et leurs conséquences, tandis que les peuples indigènes, estiment qu’il reste encore suffisamment de forêt et se montrent moins préoccupés par la perte des ressources naturelles. En conclusion, cette thèse apporte des perspectives originales sur les dynamiques socio-écologiques d’une région encore peu explorée. Bien que la couverture forestière n’ait pas encore atteint un seuil critique, il s’avère nécessaire de prendre des mesures adaptées pour limiter la déforestation, conserver la biodiversité de l’EPP à long terme, tout en assurant une justice sociale et économique pour les peuples indigènes et communautés locales.
Mots-clés :
Pantanal paraguayen, télédétection, lexicométrie, déforestation, connectivité, perception

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Nathalie Brachet (1 avril 2025). Soutenance de thèse / Iris VALDEZ (10 avril 2025). Carnet de recherche de l'UMR ESPACE. Consulté le 13 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13ly0
