Appel à candidature / Sujet de la thèse “Analyse multicritères de la renaturation urbaine dans un contexte de dérèglement climatique”

L’école doctorale Culture et Patrimoine, Avignon Université, et le laboratoire ESPACE (site d’Avignon) ouvrent un appel à candidature pour le sujet de thèse (financement MESRI) intitulé :

“Analyse multicritères de la renaturation urbaine dans un contexte de dérèglement climatique”

Référence ADUM : 55318

Résumé du projet de thèse

La ville est aujourd’hui sous tension, sous le joug de plusieurs contraintes anthropiques ou climatiques dont les effets convergent vers une concentration des populations comme des infrastructures. En France, les Plan Locaux d’Urbanismes (PLU) des collectivités tentent d’appliquer l’objectif Zéro Artificialisation Net (ZAN) pour limiter toute extension d’artificialisation et lutter contre l’étalement urbain. Ces plans prônent généralement une densification du bâti intra-urbain, grignotant les espaces où la végétation pourrait se développer au sein de la ville. De plus, la concentration des populations favorise l’usage partagé des aménités urbaines, réduisant les distances parcourues en autosolisme et, en principe, les émissions de polluants atmosphériques. Dans ce contexte, l’importance du végétal dans la ville croît substantiellement, de par sa rareté, mais aussi sa capacité à produire certains services écosystémiques (ombrage, production agricole, production d’oxygène) qui contribuent à l’attractivité de la ville et, plus généralement, à l’amélioration de la qualité de vie pour ses habitants ou ses visiteurs.

S’ajoute la tension liée au changement climatique, dont l’impact prévisible est double : une augmentation moyenne constante de la température associée à une raréfaction moyenne de l’eau, et l’occurrence plus fréquente d’évènements climatiques extrêmes. De surcroît, le végétal est souvent un vecteur naturel de mise en valeur du patrimoine, un marqueur géohistorique. Coupler une démarche de sauvegarde des sites urbains remarquables et la protection, la promotion, d’une végétation adéquate les mettant en valeur, est une voie prometteuse. Plus précisément, il s’agit d’optimiser le choix des sites à renaturer en fonction de leurs services anthropo-écosystémiques et des conditions de développement des végétaux.

Dans ce contexte, l’objectif de la thèse, positionnée en géomatique et analyse spatiale urbaine, est de proposer une méthodologie robuste de choix de sites urbains à (re)végétaliser en fonction de plusieurs critères de différents domaines. Tout d’abord, à l’aide de mesures de variables micro-climatiques (température, humidité), on décrira avec une certaine précision l’ambiance urbaine. Ces informations seront projetées en fonction de l’évolution prévisible du climat afin d’anticiper la capacité de résilience des sites (re)végétalisés. Dans la méthode proposée, on prendra en compte la valeur patrimoniale des sites urbains, qu’elle soit historique, socio-culturelle ou écologique. En effet, ces sites végétalisés peuvent offrir de fortes synergies (esthétique, touristique), doivent être préservés et non détériorés (matériellement, par exemple). S’ajoutent des critères en lien avec la population : la visibilité et l’attractivité des sites dans le cadre de vie urbain, la propension à générer des productions agricoles en milieu dense anthropisé.

Pour finir, la capacité de résistance et d’adaptation des végétaux choisis sera considérée au premier chef. Bien entendu, ces critères peuvent être partiellement lacunaires ou inadaptés selon les sites. Un soin particulier sera porté à qualifier l’incertitude associée aux données décrivant les critères, en particulier en fonction des échelles d’analyse. Tout l’enjeu consiste à produire une méthode d’analyse quantitative multi-critères robuste, c’est à dire résistant à l’incertitude entachant les données et à la montée en charge statistique. Les approches par rangs (Pareto), duels (Condorcet), objectives (Electre) ou subjectives (AHP) seront mobilisées sur tout ou partie des critères identifiés avec les partenaires. Le projet est codirigé par des spécialistes en géomatique et aide à la décision relevant de deux disciplines : les sciences de l’information géographique et les sciences de l’ingénierie et des systèmes. La ville d’Avignon est un partenaire privilégié d’application. La thèse s’insère dans le projet RAVIVE, en cours d’évaluation à l’ANR dans le cadre du PEPR VDBI.

La date limite de candidature est le 10 mai 2024.

Pour plus de renseignements, merci de contacter :

Didier Josselin : didier.josselin@cnrs.fr ou Martin Thebault : martin.thebault@univ-smb.fr

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